• extraits d'une feuille d'informations municipales:

    Lézinnes, commune du canton d'Ancy-le-Franc, est situé sur la pente d'une colline, au-dessus de la rive gauche de l'Armançon.

    Autrefois, elle était traversée par une voie romaine, dont les derniers vestiges se devinent, près du pont, à travers les deux petits îlots couverts de mousse, servant jadis de pont pour le passage de la grande voie de Sens à Alise.

    La trace de ses plus anciens seigneurs remonte au XIIe siècle, grâce à la famille Villehardouin. Le fondateur de cette dynastie, Geoffroy, s'est particulièrement illustré lors de la quatrième Croisade et <st1:personname productid="la Prise" w:st="on">la Prise</st1:personname> de Constantinople, dont il laisse un des uniques récits. Son arrière petit fils, Erard II, n'est pas moins célèbre, puisque outre le titre de seigneur de Lézinnes, il est également évêque d'Auxerre de 1270 à 1278. Très cultivé, il est l'auteur de nombreux commentaires des Ecritures Saintes.

    Les Villehardouin se succèdent à la tête de la seigneurie de Lézinnes, jusqu'à la fin du XVe siècle, lorsque Marguerite de Lézinnes, fille unique d'Erard V, l'apporte en dot lors de son mariage avec Léger de Dinteville.

    Après de nombreux échanges de terres, la seigneurie passe entre les mains de François de Mandelot, gouverneur de Lyon et chevalier du Saint Esprit, au milieu du XVIe siècle. L'absence de successeurs masculins dans la famille Mandelot fait passer cette seigneurie dans la famille de Le Tellier. François Le Tellier de Louvois, le ministre, en est le premier propriétaire en compagnie de son épouse, Anne de Souvré.

    Malgré les heurts de <st1:personname productid="la Révolution Française" w:st="on">la Révolution Française</st1:personname>, la seigneurie reste toujours la propriété de cette famille, jusqu'à la mort d'Auguste Michel Félicité, Comte d'Empire et Président du Conseil Général de L'Yonne, en 1843.

    Sur la rive opposée de l'Armançon, en face du village et tout près de la voie romaine s'élèvent les ruines de l'abbaye de <st1:personname productid="la Charité-les" w:st="on">la Charité-les</st1:personname>-Lézinnes.

    Elle est fondée par Guillaume, premier seigneur de Lézinnes, vers 1184, et placée sous la direction de Bernard de Clairvaux, fondateur de l'ordre de Cîteaux. Maison de moniales dans un premier temps, elles sont remplacées par des hommes en <st1:metricconverter productid="1432, l" w:st="on">1432, l</st1:metricconverter>'abbaye devient la quatre-vingtième et dernière fille de Clairvaux, elle subsiste malgré les guerres jusqu'à la Révolution. A cette date la totalité de ses biens est vendue, et le bâtiment est racheté par un particulier. Même si les moniales ont quitté l'abbaye au XVe siècle, elles subsistent toujours dans le village. La preuve en est le séquestre de leurs biens bâtis durant la période révolutionnaire. Leur mission paraissait essentiellement éducative, puisque outre une salle leur servant de couvent, elles disposaient dans Lézinnes, d'un autre bâtiment leur servant de salle de classe.

    L'église semble être le plus vieux bâtiment, encore existant sur le territoire de la commune. Sa construction débute vers la fin du XIe siècle. Le bâtiment est alors, concédé à Robert de Molesmes, fondateur de l'abbaye du même nom, comme le confirme une charte de 1101, et placé sous le vocable de Saint Etienne. Quinze ans plus tard, l'église passe entre les mains des religieux de Saint-Michel de Tonnerre. On y entre par un porche latéral, voûté en ogive, appuyé sur les murs de la nef, croisées de trois ogives des XIIIe et XVe siècles. Le choeur est éclairé de cinq vitraux, dont un représentant les armes de la famille Ancienneville. Le clocher, tour carrée, est surmonté d'un toit élevé que couronne un petit clocheton. Outre dans l'église qui se situe dans le village, le culte était célébré, également, dans une chapelle située sur le pont de Lézinnes. Cette chapelle subsiste encore au XVIIe siècle, puisqu'elle figure sur la gravure que Sylvestre réalise du village. Elle semble disparaître un siècle plus tard, lors de l'érection de Sambourg en paroisse distincte de celle de Fresnes.

    Un autre bâtiment, beaucoup plus récent que l'église et l'abbaye, est un symbole de l'histoire de Lézinnes, c'est son lavoir. Il est construit en 1874, sur un modèle à colonnes de fonte, avec un bassin en impluvium. A l'époque, son alimentation se fait en accord avec le propriétaire du moulin et de la scierie qui octroie l'écoulement de l'eau, à la municipalité, à un débit plus ou moins élevé selon le mois de l'année.

    Pour finir, la population de Lézinnes a, durant l'Ancien Régime, profité des libéralités que pouvaient leur accorder les différents seigneurs. Ainsi, Marguerite de Bourgogne, Comtesse de Tonnerre les affranchit de nombreux droits seigneuriaux, en 1291.

    Toutefois, <st1:personname productid="la Révolution" w:st="on">la Révolution</st1:personname> vient réveiller en eux le désir d'obtenir plus encore, face à des seigneurs qui se sont appropriés de nombreux droits seigneuriaux déchus. Malgré les épidémies, dont le choléra qui fait à plusieurs reprises de nombreux morts, la population ne cesse durant tout le XIXe siècle de croître, atteignant le millier d'habitants au début du XXe siècle.


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